VILLAR SAN COSTANZO, San Costanzo al Monte

Introduction

Le complexe de San Costanzo al Monte, chef-d'œuvre de l'art roman-gothique, est considéré comme l'un des exemples les plus intéressants de l'architecture sacrée du Moyen Âge tardif. Il a probablement été fondé au début du 6ème siècle après J.-C. sur le site du martyre de Costanzo et a été agrandi à l'époque lombarde. Il a ensuite été touché par la vague de destruction sarrasine qui a caractérisé de nombreux centres monastiques du bas Piémont. La récupération et la reconstruction de l'ancienne église romane sont traditionnellement attribuées à la comtesse Adélaïde qui, au 11ème siècle, a soutenu la renaissance et l'expansion qui ont aussi caractérisé les siècles suivants, riches en ferveur artistique et en habileté de construction. Aux 17ème et 18ème siècle, l'église a ensuite alterné des moments de décadence à d'autres d'épanouissement, pour être finalement cédée, à l'époque napoléonienne, à un géomètre de Dronero en paiement de travaux qu'il avait effectués pour le gouvernement français.


San Costanzo et la façade

L'iconographie du saint patron de Villar San Costanzo, ainsi que celle d'autres martyrs de la légion thébaine, est très répandue dans les vallées du sud de la région de Cuneo. Il est généralement représenté avec la palme du martyre, l'épée et l'étendard avec la croix rouge sur fond blanc. Cette symbologie est présente sur la façade du 18ème siècle de l'église de San Costanzo al Monte. Née des gestes de ce saint, la légende qui nous est parvenue raconte que les "Ciciu del Villar", ces colonnes de pierre en forme de champignon d'un grand intérêt géologique, étaient des soldats romains qui, lors de la poursuite de San Costanzo, furent maudits par lui et miraculeusement pétrifiés. La réserve naturelle des "Ciciu del Villar" offre aux touristes une occasion intéressante de pratiquer des sports et des loisirs.


Locaux attenants et clocher

La présence de certains locaux attenants à l'église témoigne de l'existence d'une dimension plus quotidienne et matérielle qui, à partir d'une certaine époque, a commencé à graviter autour de San Costanzo. En particulier, un document de 1771 décrit les locaux adossés au côté sud, en spécifiant certaines de leurs fonctions comme celle de la maison "fuocolare" le foyer, de l'étable ou de la grange, et en identifiant le bâtiment situé vers la vallée avec le nom de Casa Fracida. Le côté nord-est de l'église présente d'autres pièces attenantes, parmi lesquelles on note la présence d'un four avec une pièce au-dessus utilisée comme séchoir. Le même document témoigne également de la présence d'un ancien beffroi, à l'emplacement de l'actuel clocher-mur, à la base duquel on a retrouvé des tuiles de forme romaine portant une série de marques imprimées à cru.


Les trois absides

À San Costanzo al Monte se retrouve également l'orientation typique de l'architecture sacrée chrétienne, d'Est en Ouest. L'abside romane constitue, avec le tiburium octogonal, la partie la plus intéressante du point de vue artistique de tout le complexe. Vues de l'extérieur, les trois absides à base semi-circulaire sont ponctuées par une série de pilastres qui se terminent par les galeries du couronnement supérieur. Ces galeries sont entrecoupées de plusieurs petits piliers, au sommet desquels se détachent des chapiteaux finement sculptés de formes variées, dont le nœud de Salomon. Les absides ont été construites avec des blocs de pierre carrés, du gneiss gris-vert. Cette pierre constitue l'épine dorsale de San Bernardo, la montagne qui domine la commune de Villar San Costanzo. Quelques inserts en terre cuite se détachent ici et là, ce qui contribue à animer la composition chromatique du mur extérieur de l'édifice.


La Crypte

L'église de San Costanzo al Monte est construite sur deux niveaux. Au niveau inférieur se trouve l'emplacement de la crypte romane où auraient été conservées les reliques du saint martyr. Son plan suit exactement le plan basilical de l'église supérieure, qui occupe une position particulièrement intéressante sur la scène architecturale nationale. Un texte de la fin du 16 ème siècle témoigne de la présence des reliques de San Constanzo à l'intérieur de la crypte, où la tombe du martyr aurait été violée par un nécromancien. La pierre tombale est aujourd'hui conservée à l'intérieur de l'église paroissiale de Villar San Costanzo. Depuis l'ouest, un narthex donne accès à la crypte. Au-dessus de l'arc d'entrée de la nef se déploie une corniche composée de fragments réutilisés de la précédente église. Celles-ci représentent des palmettes, des tissages et des créatures mythologiques. Les deux piliers qui soutiennent l'arc d'entrée, sculptés avec le motif du tressage et datant d'avant le XIIe siècle, sont également intéressants. Ils sont surmontés de deux chapiteaux en encorbellement, tous deux représentant une colombe. Les nefs latérales sont couvertes par des voûtes en berceau, la nef est couverte par des voûtes d'arêtes reposant sur des arcs longitudinaux et transversaux. La nef sud a été comblée à l'époque napoléonienne, lorsque l'édifice a été vendu à des propriétaires privés qui ont transformé une partie de l'église en ferme.


L'église supérieure sur le côté est

A l'intérieur de l'église supérieure, on peut aussi suivre les différentes phases de la construction au fil des siècles. La partie artistique la plus intéressante est la structure romane attribuable à la moitié du 12e siècle, c'est-à-dire les trois absides, les trois dernières baies orientées vers l'est et le tiburium, tandis que la construction ajoutée sur le côté ouest a été datée du 13e siècle. En correspondance avec le tiburium, on peut noter la présence d'une rosace au niveau du sol, réalisée avec différents matériaux : marbre, pierre naturelle, carreaux de terre cuite et joints de chaux. Les possibles associations astronomiques de cette rosace restent le sujet d'étude, qui pourraient être le résultat des connaissances astronomiques de l'époque, également utilisées dans la conception de l'église. La variété des chapiteaux de l'époque romane révèle une influence marquée d'artisans non locaux, qui ont été identifiés par les spécialistes comme étant des Lombards, formés directement sur d'importants chantiers de Milan de cette époque, en particulier Sant'Ambrogio. On peut remarquer, au niveau du pilier de la troisième travée, le point de jonction entre les deux différentes constructions.


CRÉDITS

Regia: Paolo Ansaldi
Post-Produzione: VDEA Produzioni
Traduzioni: Europa 92


ORGANISMES DE FINANCEMENT

Rotary Club Cuneo