CUNEO, Eglise de Sainte Croix

Histoire

La Confraternita di Santa Croce (confrérie de Sainte-Croix) est présente à Cuneo depuis le XIV ème siècle. Les confrères se réunissaient pour les célébrations et pour assister les malades et les nécessiteux. Ils portaient une soutane blanche avec une capuche pour cacher leur visage et ne laisser aucune place aux ostentations. A partir du XVIème siècle, ils s'installèrent dans le quartier de San Francesco, où se dresse l'important monastère franciscain: à l'intérieur de cette église, les frères possédaient une chapelle qu'ils avaient fait décorer à fresques par Pietro Pocapaglia da Saluzzo en 1482 et qui conserve encore aujourd'hui la décoration originale. La confrérie de Sainte-Croix avait aussi son propre oratoire et bien sûr l'hôpital, qui s'était agrandi au fil du temps ; la structure pouvait accueillir jusqu'à une cinquantaine de personnes, pour une activité sanitaire basée plus sur l'assistance et l'hospitalité que sur les soins réels.


Extérieur

Au début du XVIIIème siècle, l'église a été entièrement rénovée: le projet a été confié au Turinois Antonio Bertòla. Le chantier, lancé en 1709, a été mené par l'architecte Francesco Gallo qui a apporté quelques modifications à l'idée du maitre, en particulier sur la façade. En 1715, l'église était déjà terminée et on pouvait déjà accomplir les célébrations. Le corps de l'édifice est placé transversalement par rapport à l’ilot de maisons, avec une partie concave qui crée un petit parvis, qui surprend ceux qui arrivent des ruelles exigües du centre historique. L'église est intégrée dans le grand complexe de l'hôpital de Santa Croce : construit à plusieurs reprises entre 1732 et 1876, il a desservi la ville jusqu'aux années soixante, lorsque les services ont été transférés dans son siège actuel, dans la zone de la gare ferroviaire. Aujourd'hui, l'édifice est destiné à devenir le siège de la bibliothèque communale et accueille déjà la section consacrée aux enfants et aux adolescents.


Intérieur

Le plan de l'église se compose de deux ellipses, raccordées par l'aire du presbytère, une pour le chœur, l'autre pour l'assemblée, ultérieurement mouvementée par les chapelles latérales. Les principaux artistes de l'époque ont travaillé à la décoration intérieure, conservée extraordinairement de façon cohérente: on doit les fausses architectures peintes dans les chapelles latérales au peintre en quadratura Pietro Antonio Pozzi , le luganais Domenico Beltramelli a réalisé les stucs élégants avec des éléments floraux, les angelots et les anges, le peintre Francesco Gaggini a représenté en fresque dans ses cadres les figures des Vertus, des Prophètes, des Docteurs de l'Église et des Évangélistes. Le long du périmètre de la salle se trouvent quatorze toiles (provenant de l'ancienne église) peintes en 1626 par Giulio et Giovanni Battista Bruno pour les familles nobles affiliés à la communauté et représentant les Miracles de la Croix. Parmi le mobilier de l'église, le groupe de procession avec Christ portant la croix, attribué à Giuseppe Maria et Stefano Maria Clemente, datant du milieu du XVIII ème siècle a une valeur particulière.


Chœur et presbytère

Le presbytère est la zone de liaison entre la salle et le chœur : il est délimité par une balustrade sinueuse fermée par la grille en fer forgé provenant de l'église du XVI ème siècle. Au centre se trouve l'imposant autel en marbres polychromes, décoré d'un riche apparat argenté. Le trône enrichi par les angelots et les instruments de la Passion est particulièrement remarquable. Le grand chœur était le véritable pilier de la vie religieuse de la fraternité, capable d'accueillir jusqu'à 70 à 80 confrères, qui se réunissaient ici pour la prière et les assemblées. Au centre de la série de bancs se trouve celle qu’on appelle la chaire de San Bernardino, œuvre du XVème siècle en partie remaniée, sur lequel, dit-on, s'est assis Bernardino de Sienne pendant son séjour dans la ville en 1418. L'ancône de l'autel majeur avec les anges monumentaux présentant la toile avec l'Invention de la croix peinte par le génois Giuseppe Galeotti dans les années 1760 est très scénographique.


Les chapelles latérales

Les deux grandes chapelles qui s'ouvrent dans la salle sont consacrées respectivement au Suffrage - à droite - et à San Bernardino - à gauche. Dans la chapelle de droite, se dresse la toile lumineuse créée par le peintre de Cuneo Alessandro Trono en 1732 représentant Saint Michel face aux âmes du purgatoire avec la Trinité et la Vierge. Tout autour les fausses architectures, les crânes et les statues de la Prière et de l'Aumône peintes par Pietro Antonio Pozzo en 1717. En face, la chapelle repropose un schéma similaire: la toile du XVII ème siècle - provenant de l'église précédente - est de Guglielmo Caccia appelé Moncalvo et elle est flanquée par les figures de la Fortezza et du Martirio.


Les collections

La longue vie de la confrérie a permis à de nombreuses œuvres de grande valeur de parvenir dans ses collections, provenant en partie d'autres églises de la région. Dans l'ancienne salle du conseil et dans les dépôts sont conservées des peintures importantes: l'Apostolat d'évidente inspiration du Caravaggio, les élégantes Sibilles, l'imposante Vierge avec l'Enfant et Saint François Borgia réalisée par Andrea Pozzo ou le Christ aux Limbes de Giovanni Angelo Dolce . Le patrimoine sculptural est aussi remarquable, il comprend des crucifix du XVème siècle et des armoires précieuses avec les histoires de San Brunone que l'armée française emporta de la sacristie de la Chartreuse de Pesio à la suite des suppressions napoléoniennes.


CRÉDITS

Réalisateur: Paolo Ansaldi
Post-Production: VDEA Produzioni
Traductions: Europa 92
Copywriter et recherches: Laura Marino


ORGANISMES DE FINANCEMENT

 
ROTARY CLUB Cuneo 1925


REMERCIEMENTS

Studio Violino Architetture
Azienda Ospedaliera Santa Croce e Carle